La plus belle maison du monde. Savoir reconnaître et célébrer ses réussites.

De passage il y a quelques semaines au Cameroun, j'ai passé l’essentiel de mon séjour dans l'Ouest du pays et ses villages des montagnes.

Lors d'une sortie, je suis passée devant une maison que je ne suis pas près d'oublier.

C'était une maison comme on en trouve beaucoup dans cette région du Cameroun. Des murs en terre battue, un toit en tôle, des fenêtres constituées de simples ouvertures sécurisées par du fer forgé…

Des maisons comme celle-là, j’en ai vu des centaines au Cameroun. Mais celle-ci était spéciale.

C’était La Plus Belle Maison du Monde.

Une main à l’écriture enfantine avait dessiné ce titre à la craie blanche sur le mur de la maison et ces quelques mots écrits en lettres mal formées et légèrement penchées en faisaient vraiment la plus belle maison du monde.

En effet, qu’une personne vivant dans cette maison sans électricité ni eau courante, au toit certainement mal isolé et aux fenêtres inexistantes considère sa maison comme telle suffisait à légitimer ce titre.

J’ai observé les alentours de la maison. Deux hommes étaient assis sur le côté et menaient une conversation ponctuée d’éclats de rire.

Trois enfants jouaient à quelques mètres.

Ce que ces quelques mots exprimaient était une attitude positive malgré les difficultés de la vie, une capacité à reconnaître et célébrer ses réussites, un manque total de considération pour ce que peuvent penser et dire les autres lorsque l’on sait d’où l’on vient et où on va…

Tant de traits de caractère qui sont pour moi indispensables à une vie épanouie aussi bien sur le plan personnel que professionnel.

Ces quelques traits de craie sur un mur nous rappellent que le bonheur ne dépend pas des possessions que l’on accumule au fil des années mais des moments d’échange et de partage qui rythment nos journées.

Que l’on peut et doit être fier de ce que l’on a accompli même lorsqu’on est conscient que la route est encore longue jusqu’à l’objectif que l’on s’est fixé.